Le Loup plaidant contre le Renard pardevant le Singe
La Fontaine.Fables de La Fontaine. Livre II, Fable III., p. 102.
(LBA 321-371 Pleito entre el lobo y la raposa ante el ximio)
Versión de La Fontaine en español/inglés. Versión en el Ysopet I (fable XXXVII).




Un loup disoit que l'on l'aviot volé.
Un renard, son vousin, d'assez mauvaise vie,
Pour ce prétendu vol par lui fut appelé.
        Devant le singe il fut plaidé,
Non point par avocates, mais par chaque partie.
        Thémis n'avoit point travaillé,
De mémoire de singe, à fait plus emprouillé.
Le magistrat suoit en son lit de justice.
        Après qu'on eut bien contesté,
        Répliqué, crié, tempêté,
        Le juge, instruit de leur malice,
Leur dit: Je vous connois de long-temp, mes amis,
        Et tous deux vous paierez l'amend:
Car toi, loup, tu te plains, quoiqu'on ne t'ait rien pris
Et toi, renard, as pris ce que l'on te demande.
 
Le juge prétendoit qu'à tort et à travers,
On ne sauroit manquer, condamnant un pervers.
 
Quelques persones de bon sens ont cru que l'impossibilité et la contradition qui est dans le jugement de ce singe étoit une chose à censurer; mais je ne m'en suis servi qu'après Phèdre. C'est en cela que consiste le bon mot, selon mon avis. (Note de La Fontaine.)

Grecs. Æs.-Camer., 241; Diog.-Laert., Vie de Diogènes le Cynique. Diogènes entendit un jour deux avocats et les condamna tous deux, disant que l'un avoit dérobé ce dont il s'agissoit, et que l'autre ne l'avoit pas perdu. Plutarque. Apopthegmes des Grecs, philippe. Sur le différend (sic) de deux coquins qui s'entr'accusoient de plusieurs crimes, il en bannit un, et condamna l'autre à le suivre. Traduct. de Perrot d'Ablancourt.
Latins. Phaedr., 10; Rom., 39; Fab. ant, Nil, 28; Galfr., 39; P. Caud., 80.
Français. Ysop. I, 37; Jul. Mach., 38; Perrault, 18.
Italiens. Aco-Zucch., 38, Tupp., 38.
Espagnols. Ysopo, 38
Allemands. H. Steinh., 38.
Hollandais. Esopus, 38.


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